LE LIEU

Ancien cinéma de quartier des années 50 où l’on venait voir des polars ou des westerns en famille, Le Moulin doit son nom à un clin d‘œil au célèbre cabaret parisien, même si aucune Girl n’y a jamais levé la jambe (la légende veut cependant que sur la fin, il ne projetait plus que des films pour adultes: faut-il y voir un lien ?).

C’est plutôt dans le théâtre de boulevard, les vaudevilles et l’opérette que l’ancien cinéma entame sa première mutation à la fin des années 70 dans le quartier populaire et familial de Saint Just, aux portes des quartiers Nord de Marseille : le tout nouveau « Théâtre du Moulin » fait alors les grandes heures marseillaises des pièces « à la Karsenty », avant que l’accueil de récitals de « vedettes » ne se rajoute, puis prenne définitivement le pas. Dans son architecture avec balcon rappelant (modestement) la configuration de l’Elysée Montmartre, c’est pour finir des concerts de Musiques Actuelles qui s’y installent.

A cette époque des années 80, le binôme Geronimo productions (producteur de spectacles) / Thonic Productions (éditeur) investit les salles marseillaises (La Maison de l’Etranger, l’Espace Julien…) pour défendre un catalogue World et Indie (Femi Kuti, Mory Kanté, Pierre Vassiliu, Jo Corbeau, Fleshtones, Inmates…) et se retrouve naturellement à organiser des dates dans le Théâtre du Moulin.

C’est en 1989, après la création d’une association dédiée nommée Souf Assaman Ac Guedj (les 4 éléments en dialecte Wolof sénégalais), que l’équipe investit définitivement le 47 Bd Perrin : avec l’organisation d’un concert-évènement de Noir Désir donné à l’occasion de la Journée Mondiale du Sida [créer un lien avec billet de concert], l’association entre dans les murs du Moulin pour ne plus en ressortir, au point de changer de nom et devenir SAAG-LE MOULIN (et débarrasser définitivement la salle de son qualificatif de « théâtre »).

L’histoire d’amour entre la structure et le bâtiment dure maintenant depuis 30 ans

Tour à tour Temple du Reggae, Poudrière Métal, Garage Indie Rock, Club Electro ou Eglise du Funk, Le Moulin, dont la brillance acoustique est unanimement reconnue, accueillera indifféremment The Wailers, Israël Vibration, Toots & the Maytals ou Groundation, les Deftones, Anthrax, Motorhead ou Steve Vai, George Clinton, the Roots, Infectious Groove ou FFF, Nick Cave, Sonic Youth ou Fugazi, Oasis, Placebo ou Arctic Monkeys, Etienne Daho, les Rita Mitsouko ou Jean-Louis Murat, avant que son capital architectural unique, mais finalement peu adapté à cette succession de décibels, ne révèle ses limites.

Un grand programme de réhabilitation le reconfigure pendant 4 ans, avec toutes les péripéties d’un chantier titanesque devant relever le défi de l’isoler quasi définitivement de ses voisins, préserver l’intégrité d’un bâtiment patrimonial enclavé entre une crèche, un ensemble d’habitation et un commissariat, et retrouver, au final, la qualité sonore passée. L’aventure sera folle.

Le Moulin 2.0 redéploie enfin ses ailes en 2012 renforcé d’une nouvelle cage scénique montée sur vérins hydrauliques, d’une jauge d’accueil augmentée à 1.400 places, d’un tout nouveau Club de 400 places avec mezzanine, et d’une infrastructure pilote en matière d’accueil des Personnes à Mobilité Réduite et c’est au tour de la vague Urbaine d’y déferler : dans le sillage d’IAM, d’Assassin, de Solaar ou de NTM qui ont tous enflammé son ancienne scène dans les 90’s, la nouvelle génération prend possession des murs avec PLK, Koba LaD, Damso ou encore Ninho, Niska ou 4Keus, tandis que les représentants modern-pop et chanson/variété s’y installent tout aussi spontanément avec Angèle, Vianney, Amel Bent, Camélia Jordana ou les Frangines mais aussi Feu! Chatterton, la Maison Tellier ou Tim Dup, ce qui n’empêche pas de grandes légendes du calibre de Saxon, de Devin Townsend ou d’Hilight Tribe de continuer d’y faire halte.

A la croisée des styles et des publics

du Centre-ville et des quartiers populaires, de la francophonie et de l’international, Le Moulin déploie ses ailes depuis maintenant 30 ans
au service de la musique, du spectacle et de la fête, à la fois chargé de souvenirs et projetant vers l’avenir une passion intacte pour le live, et les artistes .