L1, L2, R1, R2, haut, bas, gauche, droite. En un rien de temps, Zola, 19 ans au compteur, a trouvé les codes du succès. Depuis fin 2016, le natif d’Evry n’a pas décéléré : une grosse douzaine de clips balancée, une cinquantaine de millions de vues enregistrée. Le phénomène est réel, aussi bruyant que le pot d’une bécane en ligne droite, et personne ne passe à côté. En 2019, pour sortir son premier album dans les meilleures conditions possibles, Zola et Truth Records, sa structure, se sont associés à AWA, label fondé par l’éminent hitmaker Kore. Autant dire qu’il y en a sous le capot.

Entre temps, son grand frère, résident lui des Tarterêts, apporte le cadre qu’il manquait à Zola en jouant le rôle d’un père qu’ils n’ont tous deux que peu croisé. Il répond aux sollicitations et fait en sorte que Zola soit la priorité de la maison dans laquelle il signera. Ce sera donc AWA, Truth Records et Sony, avec Kore aux manettes. Le producteur star, qui a invité le jeune rappeur sur la B.O. à succès de Taxi 5, a des vues sur lui depuis plusieurs mois. Le rapport sincère – voire candide – que Zola entretient avec la musique séduit un Kore qui, au-delà d’une carrière de légende, ne peut pas se reposer sur ses acquis et doit s’adapter au feu du jeune rappeur locksé. L’alchimie entre les deux artistes débute sur le tube « Extasy » avec un beat sur-mesure réalisé pour un Zola qui savait exactement ce qu’il voulait. La suite est un sans-faute, avec une vingtaine de millions de vues glanées en cinq collaborations. Avant de signer son contrat, Zola en a rempli un autre : en décrochant un bac L symbolique, il a rendu fier une mère qui l’a toujours poussé à s’investir dans la musique, et qui le laisse aujourd’hui faire son retour définitif à Evry. Sans frein aucun, débridé, Zola a tout pour bombarder sur la route de 2019 sans se soucier de ce qu’il y a dans le rétro.